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Millau, ô sole Millau

La plus belle...

Tout ce que j'aime dans et autour de la course se catalyse chaque année, le dernier samedi de septembre, « jour de Millau ». Les années où je n'y suis pas, j'y pense depuis l'heure du départ durant 24 heures délai maximum autorisé, m'imaginant les coureurs dans ces lieux que j'aime. Je vois alors le serpentin multicolore de chaque côté du Tarn sur la première boucle. Je ressens un petit pincement au moment où j'aurais pu aborder la deuxième boucle. Aller me retrouver face à moi-même dans Tiergues, sur les lieux même où j'ai constaté en 2003 ma faiblesse. Et puis cette joie à l'arrivée, ce sentiment de plénitude, de fierté aussi. Cette certitude que je suis bien vivant par delà ce parcours si difficile.

Et tous ces bénévoles. Leur dévouement, leurs sourires. Et parfois ces spectateurs qui scrutent votre passage sur le parcours, cherchent votre prénom sur la liste des partants et vous encouragent avec chaleur à vous en nouer la gorge.

J'aime cette course, plus que toute autre. J'en ai pourtant couru des centaines, à pied, en triathlon. Mais les choses les plus intenses, les plus belles, les plus dures aussi, elles sont là-bas, ou plutôt là-haut, quelque part entre Millau, le Rozier et Sainte-Afrique. Je vais y revenir, c'est sûr. Ceux qui ont lancé cette épreuve, ceux qui la portent aujourd'hui ne se doutent peut-être pas de l'engouement qu'elle suscite, de ce bonheur qu'elle procure. Alors, je n'aurai sûrement jamais l'occasion de le leur dire, à tous ces organisateurs, ces bénévoles, aux Cottereau, Vidal et Brefuel, merci, merci et merci. Voilà, c'est bête, ils ne le liront sûrement pas, mais merci pour tout.

Alors comment raconter cette course à ceux qui ne la connaissent pas ? Difficile voire impossible. Serge Cottereau a écrit à l'occasion de la 10 ième édition en 1981, un superbe livre. Il y avait tout ou presque. A chacun maintenant d'y écrire son chapitre, d'y vivre son histoire. Pour ma part je me contente de vous proposer un recyclage de textes, Millau 2003 et Millau 1994 quand j'y écoutais de la musique en courant. Vous avez pu voir le dessin du parcours, le profil de la redoutable deuxième partie. Il manque le panorama, l'ambiance d'avant le départ et tout ce qui vous séduit dès la première fois à Millau. La mienne, c'était en 1981, je suivais mon père en vélo. Morceaux choisis. (forum Ultrafondus, octobre 2003)

" Je viens de rentrer en 3eme et ce dernier vendredi de septembre, je rate quelques heures de cours pour aller à Millau avec mon père et son suiveur d'alors André. Je ne sais plus très bien si mon père est super préparé mais je me souviens très bien que je suis alors persuadé que courir 10 heures sur 100 km c'est facile. Il suffit de courir à 10 km/h... Bref je suis persuadé que mon père, moustachu à l'époque, finira parmi tous ces autres moustachus ou barbus qui écument les 100 bornes de l'époque. Il faut vous dire que pour l'enfant que je suis encore, un bon coureur de 100 bornes doit courir avec les NB bleues achetées chez Spiridon, le maillot à résilles Ron Hill et doit surtout porter la barbe ou au minimum la moustache. Tous les bolides de l'époque sont comme ça... Souvenez vous Bellocq, Gaudin, Capdeviolle...
Après une route longue (Bordeaux-Millau via les embouteillages Toulousains et sans autoroute n'est pas chose facile) et pluvieuse l'arrivée sur Ste-Afrique sème le doutes... Les difficultés du parcours promettent!  Nous logeons à l'Hôtel des Causses qui se trouve au carrefour même où a lieu le départ aujourd'hui. L'ambiance ce week-end là y est exclusivement course...
La course justement à cette époque part et arrive à la piscine et l'allée de platanes qui  y mène me séduit non par sa beauté mais plutôt parce que je l'ai vue tellement de fois en photos que je suis persuadé d'attendre ce moment depuis une éternité. Le départ se fait alors à 13 heures ce qui impose à tous de courir pour partie de nuit. Je n'ai plus beaucoup de souvenirs de la matinée qui a précédé le départ. Le seul souvenir fort qui me reste est d'avoir croisé Jean-Marc Bellocq, l'épouvantail de l'époque, dans la salle de restaurant de l'hôtel où il prenait son repas d'avant course. Il était comme il a toujours été décrit, simple, timide mais très abordable. Une synthèse d'humilité et d'efficacité...
Le départ est donné sous les platanes à hauteur du rond point aujourd'hui situé à 500m du départ. Je ne peux y assister car comme tous les suiveurs, je dois filer quelques kilomètres en aval. Et là, mon histoire d'amour avec Millau commence vraiment. Les noms, c'est ça surtout, le noms des patelins traversés me replongent dans les reportages lus dans Spiridon des dizaines de fois. Les noms des coureurs aussi. Je me souviens qu'un dénommé Armand Bécher était parti bille en tête; il arborait un magnifique coq tricolore de l'équipe de France sur la poitrine. Au marathon, le coq allait finir de chanter... Bernard Gaudin m'avait également beaucoup impressionné, il était parti très vite. Mon père y était allé plus "peinard" mais je le revois arriver sur moi à notre point de rencontre, moi guettant les premières impressions de "mon coureur". Je peux aujourd'hui encore décrire sa tenue du jour. La pluie a du finir de rafraîchir ses ardeurs; le départ est prudent. La première boucle me parait longue sous la pluie fine qui commence à tomber mais je tombe sous le charme du parcours et des villages traversés où un public alors nombreux encourage les courageux de cette 10eme édition. Des enfants moins chanceux que moi qui ne suivent personne courent quelques hectomètres à coté des coureurs puis se relèvent dans un éclat de rire après avoir lâché quelques encouragements.
Le brouhaha de la tête de course sur l'autre rive du Tarn m'émerveille encore un peu plus. Les premiers passent aux 25eme kilomètre, mon père file vers le 15eme.
Nous les retrouvons à la sortie de Millau. Les bruits de la mini caravane publicitaire nous alertent. Le "Titou" connaît un jour difficile et  en passant le 50eme kilomètre, on croise Gaudin qui file littéralement en montant la côte de Saint-Georges. Il est entouré d'une nuée de cyclistes mais semble très fort. Il fonce vers un incroyable 6h59 sous une pluie et un temps exécrable.  Quelques instants plus tard, je croise mon idole en action. Serge Cottereau est "à l'arrache complète" mais n'a pas l'air de se satisfaire de sa 2eme place. Quelques minutes plus tard, le sourire de Bellocq répondra à mes encouragements et finira de me convaincre que ces coureurs de 100km sont formidables. Pour l'heure, la nuit nous attrape et rend la course de mon père une peu plus pénible. Comme à chaque fois, il a des problèmes pour s'alimenter mais il avance encore et toujours... Je suis surpris par la difficulté de Tiergues (et je ne suis pas le seul) et au retour, le passage à Saint-Rome sonne le glas de mes espoirs de suiveur. Mon père ne fera pas 10 heures ni 12 heures, je suis mort de fatigue et de froid. Mon vélo chargé dans un vieux Tube Citroën, je rejoins l'arrivée au chaud. Jusqu'à 3 heures du matin, je guette l'arrivée de mon père. L'atmosphère surchauffée du hall de la piscine est incroyable une partie de la nuit mais quand Titou en finit, le calme y est presque revenu. Qu'importe, après 14h30 d'efforts, il ne peut qu'être heureux. Il pourra sûrement vous narrer quelques détails de sa course mais je crois que ce jour-là on a été définitivement vaccinés à l'atmosphère millavoise. Comment ne oublier ces centaines de lumières dans la nuit et notamment dans Tiergues. Le passage au sommet est alors incroyable. Le ravitaillement est tenu par un certain Jojo, Un "bon gros" à la gouaille incroyable qui a du en remotiver des centaines....
"Le retour à la vie" est plus rude pour moi. Je sens que j'ai vécu quelque chose d'extraordinaire au sens littéral du terme. Tous ces coureurs, cet esprit m'ont emballé! C'est avec un énorme cafard que je retourne au collège le lundi.

Cinq ans plus tard, ce sera mon tour. "

 

Colomiers, le 1er mars 2004

Vincent

Retrouvez également ma passion pour les 100km de Millau sur :

  • Ma page de départ sur Millau ici,
  • Ma participation à Millau 1994 dans un texte musical, c'est ici,
  • Ma participation 2003, c'est ici,
  • Ma participation 2004, c'est ici,
  • Ma participation 2006, c'est ici,
  • Mon billet d'amour, c'est ici,
  • Le parcours en long, en long et en long, c'est ici,
  • La page consacrée à Millau chez Bruno Heubi, c'est ici,
  • Un article sur la préparation de Millau co-écrit avec Bruno Heubi, c'est ici,
  • Le site officiel de la course, c'est ici.

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(Extraits du "PETIT LAROUSSE illustré", 1977.)
 

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