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Millau, ô sole Millau

Le parcours disséqué

Bonsoir à tous,

Chose promise, chose due ! Même en retard...
Je vous propose quelques conseils pour les 100km de Millau. Je les ai faits 9 fois avec des temps variant de 12h40 (en 1986, j'avais 18 ans) à 8h55. Je connais bien ce parcours découvert en 1981 en suivant mon père à vélo. Je l'aime terriblement avec passion, émotion et respect. Respect pour tout, autant pour les gens qui font de cette course une fête que pour les paysages. Je l'ai déjà dit ces 100km ne sont pas une course, c'est MILLAU. Ca ne se raconte pas, ça se vit de ton son être, de ton son corps, de toute sa tête, de tout son cour.

Je vais ici vous proposer mon découpage du parcours, les endroits à ne pas louper pour se refaire, ceux où on peut lâcher les chevaux et les coups d'oil à jeter... Mais avant cela, je vais faire une petite parenthèse pour bien aborder cette course.

Oubliez tout ce que vous avez fait avant la course. Si vous êtes un peu juste, il est trop tard pour y penser. Si vous êtes au top, il est trop tôt pour y penser. Vivez chaque instant, ce sera déjà beaucoup.

A chaque participation, j'ai eu la chance d'être suivi et de pouvoir ainsi me ravitailler à ma guise. J'ai un peu tout essayé avec plus ou moins de succès et quelques hypoglycémies mémorables... Je vais vous donner plutôt ma seule recette qui ait marché, celle de l'an passé. J'ai alterné sucre rapide (coca + eau à 50%) et sucre lent (Caloreen de Netslé à 80g/l puis 60g/l). Je buvais toutes les 5 à 8 minutes absorbant ainsi plus ou moins un litre par heure. Je calais également quelques pâtes de fruit et autres gels en sublingual. Après mon expérience de 340km & Fanette, je pense qu'il est bon de prendre parfois du salé... Je dois avouer que je n'ai jamais aucun problème pour l'alimentation. Pour clôturer ce point, j'ai le souvenir des 100 bornes des années 70 et 80 où les gars faisaient avec ce qui existait. Quelques rares boissons spécifiques, plus souvent du thé au miel, du café, de l'eau sucré ou de l'eau de riz pour les rois de la selle molle. Regardez les temps, vous verrez que cela ne les empêchait pas de boucler ces parcours comme des avions...

Passons maintenant au parcours. Si j'aime tant Millau, c'est que je découpe le parcours. C'est plus facile ainsi de maîtriser sa course sans rater les beaux coins. Allons-y...

Millau-Millau : km -1 à km 0 (je ne blague pas...)

Pensez à aller pointer au parc de la Victoire (le bien nommé) suffisamment tôt. Vous pourrez ainsi bien profiter de l'ambiance. Laissez un sac à la consigne, c'est toujours mieux de retrouver des affaires propres à l'arrivée sans avoir à retourner à la voiture. Profitez aussi et surtout du tour dans la ville fait en marchant pour rejoindre la ligne de départ et là, vivez bien les instants magiques qui précèdent l'envolée. Ces minutes vont cruellement me manquer...

Millau-Le Rozier : km 0 à 21

C'est l'euphorie de départ. Attention, il y a beaucoup de faux plats. Pensez à vous ravitailler dès le départ. Le Rozier marque le point de demi tour de la première boucle. Pour ceux qui sont « un peu derrière », vous aurez aperçu les premiers qui repartent sur l'autre rive du Tarn. Avec le départ à 10h, cette partie est parfois un peu fraîche. Les paysages y sont déjà magnifiques, notamment à partir de Rivière sur Tarn au km 10.

Le Rozier-La Cresse : km 21 à 29

Une partie de toboggan vous attend déjà. Gardez en sous le pied et jetez un oil à ceux qui vous suivent sur l'autre rive du Tarn. Vous passerez sur ce tronçon le fameux endroit de la photo. Peu avant la Cresse, profitez des parties faciles pour bien vous hydrater et prendre du solide. Vous devez arriver très frais à la fin du tronçon.

La Cresse-Millau : km 29 à 42

Ce tronçon m'a souvent été très difficile. Pour la première fois, je l'ai bien passé l'an dernier et j'ai repris beaucoup de coureurs. A partir du km 35, la route est très monotone. Sur l'autre rive, on aperçoit la 4 voies du départ et en fond de vallée, le viaduc. Il faut profiter de ces derniers kilomètres avant l'entrée de Millau pour bien se remettre à flots. Arriver frais ici permet de parfaitement passer les premières vraies difficultés de la deuxième partie.

En 1996, lors de ma meilleure année, j'étais passé en 3h00 au km 40. en retrouvant les premières allées de platanes dans Millau, j'avais des papillons dans les yeux. Première hypoglycémie... Une minute de marche pour manger une pâte de fruit et tout était parfaitement reparti.

Peu avant le parc de la victoire, vous croiserez sur une autre allée de platanes, ceux qui vous précèdent de peu au marathon. Le moment de jauger leur état de forme et de vous apercevoir que votre vigilance sur la nourriture fait de vous une femme ou un homme en parfait état, en meilleur état en tous cas que les copains du jour.

Millau-Raujolle : km 42 à 47 (et des brouettes)

Là vous y êtes, ça y est vous courez la légende...
Après le passage au marathon, vous traverserez la fameuse place du Mandarous, noire de monde, que vous avez souvent vu sur les photos. Les vieilles, celles des Mounès, Le Potier et autres Cottereau dans Spiridon. Elles vous ont fait rêver. Vous y êtes ! J'ai souvent eu la gorge nouée en passant ici.
Peu après le pont sur le Tarn, vous tournez à droite et vous voilà face à la première cote de cette deuxième partie. Elle n'est pas méchante mais si le soleil est au rendez vous, la chaleur va commencer à vous prendre. Au sommet, ne foncez pas dans la descente, hydratez vous bien, mangez un peu. En arrivant au rond point, regardez la bosse qui vous attend. Et au dessus, le viaduc... Tous ces coureurs éparpillés dans la pente, les suiveurs qui zig-zaguent arc-boutés sur le vélo. C'est Millau et ce sont ces images que j'aime.

Raujolle-Saint Georges de Luzençon : km 47 à 51

A votre tour de monter cette bosse. Montez la à votre pogne, sans oublier de vous ravitailler régulièrement (au besoin, prenez un bidon à la main). Si vous passez bien, gardez en sous le pied. Si vous peinez, ce n'est pas grave. Vous avez déjà beaucoup de kilomètres dans les jambes et ça ne veut pas dire que vous en baverez tout le long. Et puis, ce passage est l'un des plus dur sinon le plus dur.
Au sommet, souvenez vous de mes récit de course et musique. Ouvrez vos yeux... Vous passez le km 50, c'est bien et vous êtes aussi fier qu'heureux. Profitez de toute la descente pour vous recaler au niveau alimentation. Faites le point sur vos jambes, vos pieds. S'il le faut, changez de chaussures, mettez un pansement. Le tronçon qui suit est un passage clef...

Saint Georges de Luzençon - Saint Rome de Cernon : km 51 à 59

La traversée de Saint Georges est longue et rectiligne. En sortant, vous allez trouver une route en faux plats montant jusqu'à Saint-Rome. A votre gauche, la voie ferrée, à droite le rocher. C'est un endroit chaud à tous points de vue. On peut ici faire de grosses différences et pourtant ça ne parait pas...
En 1997, j'arrive ici dix ou onzième. Devant moi, un grand type en tenue de triathlète court de gauche à droite en titubant. Ses suiveurs ne savent que faire. Je revois ce maillot marqué SNCF qui vacille au moment où je le rattrape. Je me retourne, le type est affaissé au bord de la route. Je crois qu'il pleure. Je sens la performance, c'est mon jour. Je décide d'embrayer. Plus rien ne compte... Deux kilomètres plus loin, Tim mon suiveur et mon père marchent à coté de moi et me parlent en me tendant des pâtes de fruit. Je suis très pale et je viens de frôler moi aussi la catastrophe...

Sur ce tronçon donc, soyez vigilant. Vous pouvez y courir régulièrement, profitez en c'est chose rare sur la deuxième partie de Millau. Avant Saint Rome, ravitaillez vous parfaitement pour attaquer le cour de Millau, Tiergues...

Saint Rome de Cernon - Haut de Tiergues aller : km 59 à 64

En sortant de Saint Rome, vous trouverez de suite la pente de Tiergues. De belles rampes dans des bois de petits chênes. J'ai toujours bien monté ce passage. Concentrez vous au maximum et fixez vous pour objectifs les deux épingles. Après les épingles, vous y êtes presque. En arrivant sur le haut, arrêtez vous quelques secondes. Embrassez ce paysage, le causse, les montagnes. A l'horizon face à vous la route qui file sur Saint Afrique et le ravitaillement qui se trouve après un kilomètre de descente. J'adore cette vue. Alors si vous avez aimé mes histoires millavoises, ayez une petite pensée pour moi et dites vous que cet instant, j'y pense très très souvent...

En 1997 toujours, je rattrape ici Denis Gack. Il est assis sur le talus à droite de la route. Quelques kilomètres auparavant, il était en tête mais n'a pas digéré une sélection en équipe de France deux semaines plus tôt. Je n'y crois pas en le voyant. Quelques mots, lui m'encourage avec beaucoup de gentillesse. J'admire beaucoup ce garçon et son fair play a quelque chose d'infiniment humain et touchant. On comprend vite que je suis alors sixième ou septième. Il fait une chaleur terrible. J'ai l'impression de voler. Denis repartira pour finir en 9h17. J'exploserai sur le retour pour faire 8h56 et échouer à 1 minute de me marque de l'année précédente. Je n'avais pas eu son humilité ni sa classe...

Haut de Tiergues aller- Saint Affrique : km 64 à 71

Là, il faut y aller ! La descente ne finit jamais mais vous croiserez les premiers, échangeant encouragements et sourires. Vous comprendrez plus encore que sans être une grande famille, il y a ici beaucoup de fraternité et de chaleur humaine.
Le bas de la descente est masqué et l'on ne voit la ville qu'en y arrivant. Dans que vous entrez dans les rues en entamant le tour de la ville, ravitaillez vous pour entamer le retour dans de bonnes conditions. Les badauds aux terrasses des bars vous encourageront, vous tentant d'une bonne mousse. Vous savez à présent que vous aller rentrer. Je ne vais pas tarder à vous laisser. Je vous ramène au sommet et après...

Saint Affrique- Haut de Tiergues retour : km 71 à 76 (et des brouettes)

Le retour dans la pente de Tiergues est terrible. Les premières pentes sont raides et brulent tout votre corps. Prenez le calmement et attendez le calme pour vous remettre à bien avancer. La remontée est longue et il sera nécessaire de ne pas négliger la prise de boisson même si le souffle est court. En arrivant au ravitaillement, il vous restera un gros kilomètre de faux plat où le vent, comme l'an passé, peut souffler fort. Il peut être nécessaire ici d'être chaudement vêtu surtout si la nuit est tombée.

A partir d'ici, vous n'aurez plus besoin de conseils. C'est votre histoire et elle sera belle...

Vous l'aurez compris, le secret sur cette course est de ne jamais penser à toutes les difficultés à venir. Ne pensez qu'au tronçon en cours et vers la fin de celui-ci, et seulement à la fin, pensez au suivant...

Voilà, je vous souhaite bonne course. Régalez vous bien !
Pour Bruno (NDLR : Bruno Heubi, vainqueur justement de l'édition 2005 à sa première participation), j'espère que tu penseras à moi au sommet de Tiergues à l'aller, ne serait ce qu'en t'arrêtant une poignée de secondes. Regarde cet horizon. Tu sauras alors pourquoi j'aime tant cette course.

Et puis, pour finir, cette légende est une vieille dame. Les gens que j'y ai vus courir il y a plus de vingt ans sont aujourd'hui eux aussi âgés. Alors j'aurais un pensée pour Jean-Marie, l'ami de mon père, avec qui j'étais allé là bas en 1991. Et puis une pensée pour tous les autres, ceux qui ont fait l'histoire de cette course, comme Henri Gutgluck, et tous ceux pour qui se fut une grande et belle histoire.

Pour retrouver ma passion pour Millau, c'est ici. Et je me plais à penser que certains d'entre vous ont commencé à le rêver en le lisant...

Livré tel qu'écrit sur le Forum ADDM
Septembre 2005

Vincent

Retrouvez également ma passion pour les 100km de Millau sur :

  • Ma page de départ sur Millau ici,
  • Ma participation à Millau 1994 dans un texte musical, c'est ici,
  • Ma participation 2003, c'est ici,
  • Ma participation 2004, c'est ici,
  • Ma participation 2006, c'est ici,
  • Mon billet d'amour, c'est ici,
  • Le parcours en long, en long et en long, c'est ici,
  • La page consacrée à Millau chez Bruno Heubi, c'est ici,
  • Un article sur la préparation de Millau co-écrit avec Bruno Heubi, c'est ici,
  • Le site officiel de la course, c'est ici.

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(Extraits du "PETIT LAROUSSE illustré", 1977.)
 

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